HYPERSOMNIE : SYMPTÔMES, CAUSES, TRAITEMENT ET INFOS À CONNAÎTRE
Parmi les troubles du sommeil, on trouve l'hypersomnie qui est caractérisée par un besoin excessif de dormir. Les causes de ce trouble peuvent être multiples. Le manque de sommeil, un épuisement physique ou une maladie chronique peuvent être incriminés. On vous explique !
I. C'est quoi l'hypersomnie ?
A. Hypersomnie : définition générale
L'hypersomnie est un trouble du sommeil spécifique lié à un besoin anormal de sommeil. En réalité, les symptômes peuvent différer d'une personne à une autre. On distingue plusieurs hypersomnies qu'on classe en 2 types, et dont les causes sont différentes. L'hypersomnie primaire est généralement plus difficile à diagnostiquer puisque son origine est encore aujourd'hui difficile à expliquer. L'hypersomnie secondaire, qui est plus fréquente, est quant à elle liée à une maladie, un phénomène extérieur ou à un autre trouble.
B. Hypersomnie primaire : les symptômes
On distingue 3 hypersomnies primaires qu'on appelle également hypersomnies centrales. Elles sont toutes liées au système nerveux central. La narcolepsie concerne en moyenne 3 personnes sur 10,000. Elle est donc considérée comme une maladie rare. C'est généralement à l'adolescence que ce trouble se manifeste. Les jeunes adultes sont également concernés. Les personnes narcoleptiques souffrent de somnolence diurne, d'hallucinations et de troubles divers. On parle aussi de cataplexie, une perte musculaire soudaine qui rappelle l'état de sommeil paradoxal. Plusieurs siestes sont nécessaires afin de retrouver un peu d'énergie malgré la somnolence.
L'hypersomnie idiopathique est une maladie rare qui touche environ 1 personne sur 10,000. Les personnes qui en souffrent ont une durée de sommeil normale ou accrue (environ 10 heures de sommeil). Le réveil est toutefois difficile et engendre la plupart du temps le besoin de siestes diurnes. Ces accès de sommeil sont peu reposants, tout comme le sommeil nocturne. Il s'agit d'une maladie chronique qui peut être invalidante selon la sévérité du trouble.
Le syndrome de Kleine-Levin est une maladie neurologique qui est considérée comme très rare (1 à 5 personnes sur 1 million). Cette hypersomnie récurrente se manifeste le plus souvent chez les patients vers l'adolescence. Les personnes qui en souffrent ont des épisodes d'hypersomnie qui se manifestent par un sommeil prolongé de 15 à 21 heures par jour, durant plusieurs jours voire quelques semaines. Ces épisodes peuvent s'accompagner de troubles de l'humeur, de confusion et d'apathie.
C. Hypersomnie secondaire : les symptômes
L'hypersomnie secondaire peut être liée à un manque de sommeil accumulé ou un
épuisement physique important. Elle peut également se manifester lors de l'arrêt brutal de différents stimulants (traitements médicamenteux, caféine, produits sucrés…). Au contraire, la prise de médicaments, de drogues ou autres narcotiques peut engendrer une hypersomnie secondaire.
Certaines maladies peuvent également provoquer un épisode d'hypersomnie. Une maladie d'origine psychologique de type dépression peut en être la cause. La bipolarité, qui
provoque des phases maniaques avec une hyperactivité excessive, est généralement suivie d'une phase dépressive avec un besoin de sommeil plus important. Ce genre de trouble du sommeil peut accompagner un traumatisme, une dégénérescence, certaines infections et maladies endocriniennes.
II. Comment diagnostiquer l'hypersomnie ?
Le diagnostic de ces troubles du sommeil doit être fait par un médecin. Celui-ci commence par un interrogatoire pour écarter les différentes maladies et autres troubles qui pourraient en être la cause (maladie psychologique, physiopathologie, arrêt de caféine…). Ensuite, plusieurs examens et tests du sommeil seront nécessaires afin d'établir le bon diagnostic. IRM et scanner sont prescrits par le médecin afin de détecter une éventuelle lésion cérébrale ou même une tumeur. S'il n'y rien d'anormal, il passe à l'actimétrie. Ce test est réalisé à l'aide d'un appareillage semblable à une montre. Ainsi, l'enregistrement du sommeil est fait de manière précise. Le médecin connaît alors la durée du sommeil de son patient mais aussi le temps d'endormissement et l'horaire du coucher comme celui du lever.
Les patients atteints de troubles du sommeil peuvent établir un agenda du sommeil en notant de manière quotidienne leur état de fatigue, les horaires du coucher et du lever. Pour finir, un entretien clinique peut être pratiqué. La polysomnographie nocturne sert à enregistrer le sommeil complet directement en laboratoire. Des électrodes sont alors utilisées sur le cuir chevelu et le visage afin de capter les rythmes électriques émis pendant la nuit.
III. Quels traitements existe-t-il ?
Puisqu'il existe plusieurs types d’hypersomnie, il n'y a pas de traitement spécifique à cette maladie. Toutefois, certaines prescriptions peuvent être données. Le pitolisant et le modafinil sont des stimulants qui sont généralement prescrits autant pour la forme d'hypersomnie idiopathique que pour la narcolepsie.
L'oxybate de sodium est quant à lui un traitement thérapeutique. C'est un dépresseur qui agit sur le système nerveux en augmentant le sommeil profond. Ce qui a pour effet de réduire le sommeil diurne et peut même limiter les phases de cataplexie.
Lors d'un syndrome de Kleine-Levin, le lithium ou le valproate peuvent être utilisés comme traitement préventif. Cette prise médicamenteuse est généralement prescrite aux patients qui ont de sévères crises, qu'elles soient fréquentes ou plutôt longues.
De manière plus générale, les personnes souffrant de ce trouble devront apprendre à gérer leur quotidien. Une éducation thérapeutique pourra être nécessaire pour comprendre la maladie et mieux la gérer. Le plus souvent, une hygiène de vie plus stricte pourra éviter les épisodes de crises (arrêt d'alcool, alimentation suivie, activité physique régulière…). Cet aspect est directement lié au choix du patient.
IV. Comment prévenir l'hypersomnie ?
En ce qui concerne les hypersomnies secondaires, elles peuvent parfois être évitées. Voici quelques conseils pour préserver son sommeil.
Limitez votre consommation d'excitants (caféine, théine...) et évitez leur prise après 16h. Le soir, mieux vaut avoir une activité relaxante pour favoriser le sommeil. Attention également, les repas trop copieux peuvent avoir un effet négatif sur votre nuit. Découvrez nos conseils pour savoir quoi manger le soir pour bien dormir.
Évitez les conditions inadéquates à un sommeil réparateur comme les nuisances sonores, température excessive, écrans à lumière bleue… Essayez d'avoir des horaires de couchers et de réveils plutôt réguliers et un temps de sommeil adéquat (c'est-à-dire entre 7 et 8 heures pour un adulte, de 10 à 12 pour les enfants selon leur âge). Pour finir, allez vous coucher lorsque vous ressentez une sensation de fatigue !